Durée
192h Pr
Nombre de crédits
Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme | 15 crédits |
Enseignant
Sophie Dawance, Quentin Nicolaï
Coordinateur(s)
Langue(s) de l'unité d'enseignement
Langue française
Organisation et évaluation
Enseignement au deuxième quadrimestre
Horaire
Unités d'enseignement prérequises et corequises
Les unités prérequises ou corequises sont présentées au sein de chaque programme
Contenus de l'unité d'enseignement
L'atelier « Habiter le territoire I» questionne le rôle de l'architecte dans la société et ses leviers d'action sur celle-ci, prenant ainsi en compte la dimension politique de l'architecture.
De quel projet de société un territoire est-il porteur ? Comment peut-il répondre aux besoins de ses habitants et susciter de nouveaux désirs, ouvrir des imaginaires ? Quelles sont les ressources humaines et matérielles sur lesquelles il peut s'appuyer pour se transformer en renforçant son autonomie, sa circularité et sa soutenabilité ? Révèle-t-il des iniquités, des injustices ? Comment le bien commun est-il préservé ? Quelle place pour la Nature ?... L'atelier invite les étudiant.e.s à explorer collectivement ces questions (et bien d'autres) et à réfléchir par le projet au rôle que peut jouer l'architecte dans la définition de futurs désirables dans un contexte de crise sociale, écologique et sanitaire.
Cette expérimentation s'ancre dans des territoires hybrides et en mutation : quartiers post-industriels en rive droite de la Meuse, ville minière à Saint-Nicolas, vallée de la Vesdre, ... Ces territoires sont proches, ce qui permet une exploration in situ régulière, et de dimensions appréhendables par la marche, ce qui les rend appropriables et mesurables par le corps. Le territoire n'est pas envisagé comme une donnée abstraite « vue du ciel » ou un espace régi par un ensemble de réglementations, mais comme un lieu à arpenter physiquement, avec tous les sens. Aller à sa découverte c'est s'immerger dans ses espaces et rencontrer ses habitants et usagers pour découvrir son rythme, sa mémoire, ses paradoxes, sa poésie et déceler ainsi les ferments de son possible devenir.
Acquis d'apprentissage (objectifs d'apprentissage) de l'unité d'enseignement
L'atelier vise la construction d'une posture critique à travers une démarche collaborative pour formuler des stratégies d'intervention et imaginer des projets. Il entend ainsi favoriser chez l'étudiant le développement de la capacité à :
- se forger une position personnelle mais articulée aux dynamiques collectives, sur les enjeux qui relèvent des prérogatives de l'architecte, en prenant conscience des potentiels et des limites de celles-ci ;
- formuler des propositions en utilisant les langages spécifiques de l'espace et du paysage à différentes échelles;
- identifier et analyser les effets et conséquences politiques de l'architecture et, plus spécifiquement, de l'organisation de l'espace, de sa matérialisation, de ses modes de production ;
- appréhender, se positionner et s'appuyer sur les jeux d'acteurs dans une situation de projet ;
- connaître, savoir utiliser et mobiliser à bon escient, les processus et outils de communication nécessaires pour rendre compte de sa position.
Savoirs et compétences prérequis
Activités d'apprentissage prévues et méthodes d'enseignement
L'apprentissage passe par la prospection qui invite à explorer et lire le territoire et par le projet à travers lequel se construisent des scenarii à éprouver spatialement à différentes échelles.
1. Prospection : identifier les ressources du territoire et les enjeux sociétaux dont il est porteur pour co-construire une lecture systémique
L'immersion dans le territoire ainsi que la recherche documentaire et sa réappropriation par le dessin notamment, permettent d'identifier les ressources matérielles et immatérielles propres au lieu et de construire un regard pluriel sur celui-ci. Une attention particulière est portée aux usages et aux récits ou imaginaires dont le territoire est porteur ce qui implique un travail spécifique avec les acteurs (rencontres, ateliers publics, marches exploratoires,...). De là, il s'agit d'identifier les discours et les imaginaires relatifs au devenir de ce territoire portés par les différentes catégories d'acteurs et d'énoncer ensuite, collectivement, les enjeux socio-spatiaux spécifiques au lieu et les leviers d'action privilégiés.
2. Projet : construire des devenirs désirables, des scenarii spatialisés et les éprouver à différentes échelles
Des scénarios de mutation territoriale contrastés sont alors formulés par les étudiants répartis en petits groupes en interaction. Ces stratégies sont éprouvées de manière très concrète par le projet sur certaines parties de territoire (un espace public, une friche, un ensemble d'espaces résiduels, le cur du quartier,...) et/ou autour de certains enjeux (le réseau vert et bleu, la question des biens communs, le maillage nourricier,...) permettant de (dé)montrer l'intérêt et la faisabilité de celles-ci.
De manière transversale, l'atelier propose de mettre au service de ces démarches de prospection et de projet, trois approches spécifiques.
- S'approprier et inventer des outils de conception et de représentation
Le dessin, manuel et numérique, est un outil privilégié de découverte du terrain : se réapproprier la cartographie, la manipuler, la décomposer, la réinventer permet de révéler de nouvelles facettes du lieu, de nouvelles ressources. Schématiser aide à construire des idées, à structurer une pensée, à concrétiser le projet.
Le dessin est également une des interfaces possibles avec les habitants et usagers du territoire. Il est exploré dans ce sens, en tant qu'outil de communication avec ses pairs et avec d'autres publics. D'autres outils d'interaction avec le public (ateliers, actions dans l'espace public, installations provisoires, cartographie sensible ...) sont par ailleurs mis en uvre et une réflexion critique sur ce qu'on appelle communément la participation citoyenne est développée.
Toutes ces étapes créatives font partie du processus de projet. Elles s'appuient sur un riche bagage de références co-construit, déployé par les professionnels du monde de l'aménagement, du graphisme et de l'art comme source d'inspiration, stimulante et questionnante.
- S'appuyer sur des pratiques collaboratives
Les pratiques collaboratives sont à la base des modalités de pensée et d'action de l'atelier «Habiter le territoire I » ; cela implique la coproduction de connaissances et l'évaluation par les pairs au sein de l'atelier.
- Voyage didactique
Le cours intègre un bref séjour d'immersion sur le territoire de projet.
Mode d'enseignement (présentiel, à distance, hybride)
Présentiel
Supports de cours, lectures obligatoires ou recommandées
L'atelier « Habiter le territoire I » intègre la co-construction d'un bagage théorique passant notamment par :
- des lectures imposées pour constituer un bagage commun et un portefeuille d'articles et de livres dans lequel puiser selon les questions qui surgissent ;
- des rencontres avec des personnes ressource non architectes et architectes organisées sous formes d'échanges ou de travail commun plutôt que de conférences ou de toutes formes de transmission verticale ;
- des moments de débat et d'échange au sein de l'atelier à partir des lectures des étudiants.
Modalités d'évaluation et critères
Examen(s) en session
Toutes sessions confondues
- En présentiel
évaluation orale
Travail à rendre - rapport
Evaluation continue
Explications complémentaires:
L'évaluation est continue sous forme d'une démarche réflexive avec des personnes ressources extérieures à l'atelier et d'une évaluation régulière entre pairs. Deux temps d'évaluation plus formels sont organisés avec un jury extérieur. L'engagement de l'étudiant dans le travail de l'atelier et sa participation à la dynamique de celui-ci fait également l'objet d'une évaluation (cote pédagogique de 10%).
Stage(s)
Remarques organisationnelles et modifications principales apportées au cours
L'atelier inclut un séjour d'immersion dans le territoire de projet.