2023-2024 / SOCI0110-1

Socio-anthropologie des cultures arabo-islamiques

Durée

45h Th

Nombre de crédits

 Master en sociologie, à finalité spécialisée en Immigration Studies (Liège - Barcelone : double diplomation)6 crédits 
 Master en anthropologie, à finalité5 crédits 
 Master en sciences de la population et du développement, à finalité6 crédits 
 Master en sociologie, à finalité6 crédits 
 Cours supplémentaires destinés aux étudiants d'échange - Erasmus (Faculté des Sciences sociales)6 crédits 

Enseignant

Mohamed Nachi

Langue(s) de l'unité d'enseignement

Langue française

Organisation et évaluation

Enseignement au deuxième quadrimestre

Horaire

Horaire en ligne

Unités d'enseignement prérequises et corequises

Les unités prérequises ou corequises sont présentées au sein de chaque programme

Contenus de l'unité d'enseignement

  • Réinvention de la société par la marge ? Marginalités, illégalismes et pratiques d'arrangement en Tunisie après le soulèvement de 2010-2011
Dix ans après le soulèvement de 2010-2011, on admet que la société tunisienne s'est libérée de certaines contraintes normatives, formes de censure et de répression autrefois orchestrées par le régime autoritaire. Cependant, force est aussi de constater qu'au cours de cette décennie l'affaiblissement de l'appareil de l'Etat, le relâchement de la loi et des normes en général a ouvert l'espace social à une multitude de pratiques, devenues endémiques, associées à l'illégalisme, à l'insécurité, au braquage ; à la généralisation de tout ce qui est informel, non-institué ; de ce qui se dérobe des règles et relève de la « ruse » (« hila » ou « tahayol »).
De fait, les pratiques de contournement, de détournement, d'accommodement et d'arrangement se sont répandues touchant tous les secteurs, aussi bien publics que privés, de la société. Les formes de remise en question de l'ordre normatif, de négociation des règles et d'arrangement s'amplifient.
En outre, ces illégalismes et formes d'arrangement ont tendance à se pérenniser, à s'institutionnaliser : l'informel supplante le formel, l'instituant remplace l'institué ; l'officieux est en passe de devenir la règle, etc. Dans leurs actions et transactions, les gens évitent les « arrangements institutionnels » et préfèrent des « arrangements sociaux » contingents, circonstanciels. Bref, nous assistons à la généralisation des pratiques d'arrangement en tant que mode de gestion du quotidien ainsi qu'à leur institutionnalisation rampante.
Ce qui se révèle primordial au travers de ces pratiques, ce sont les liens de parenté et d'amitié, les relations personnelles directes, les « réseaux » interpersonnels, c'est-à-dire tout ce qui se base sur la confiance, la réputation et la proximité. Il s'agit d'une logique de la familiarité et de la « domesticité » qu'il convient de scruter en mobilisant des outils méthodologiques appropriés. Ces pratiques s'apparentent à ce que L. Thévenot appelle « régime de familiarité ».
L'objectif du cours est d'abord de questionner les notions même de marge, d'illégalisme et d'arrangement, d'autant qu'il s'agisse de notions malaisées à définir. Il s'agit ensuite de procéder à une analyse socio-anthropologique qui permet de révéler les mécanismes concrets et le fonctionnement réel qu'elles recouvrent. L'analyse vise à pénétrer le monde de ces pratiques afin d'esquisser les grammaires qui leur sont sous-jacentes.
Après les travaux sur le processus révolutionnaire et la transition démocratique, nous inaugurons dans ce cours une nouvelle problématique pour l'étude de la société tunisienne. Il s'agit d'initier une réflexion approfondie sur les multiples figures de l'arrangement et des illégalismes et sur les processus de réinvention de société à la marge. L'enjeu est de développer une approche socio-anthropologique susceptible de rendre intelligible ces pratiques à la marge qui traversent la société tunisienne.

Acquis d'apprentissage (objectifs d'apprentissage) de l'unité d'enseignement

Le cours vise à développer les compétences suivantes :

  • Les étudiants doivent être capables de développer une analyse sociologique critique des questions liées à la thématique du cours.
  • Ils doivent être capables de cultiver un esprit de synthèse permettant de comprendre les ressorts du changement sociopolitique à l'œuvre dans nos sociétés.
  • Ils doivent être capables d'interroger les faits empiriques et les pratiques associés aux illégalismes et formes d'arrangement, en mobilisant les outils théoriques abordés durant les séances du cours.

Savoirs et compétences prérequis

Une bonne maîtrise des grands courants des sciences sociales et des théories socio-anthropologiques est nécessaire.

Activités d'apprentissage prévues et méthodes d'enseignement

Les activités d'apprentissage du cours visent d'une part à présenter la problématique générale liée aux illégalismes et pratiques d'arrangement et, d'autre part, à permettre aux étudiants de s'approprier l'analyse, en la mobilisant pour la préparation des travaux personnels.
Par conséquent, les activités d'apprentissage se déploient en deux temps :

  • Présentation par l'enseignant, lors des premières séances (4 ou 5), de la question des illégalismes et de l'arrangement et du contexte de leur développement en Tunisie. Sont prévus aussi des échanges en classe sur base de textes préalablement préparés par les étudiants.
  • Présentation par les étudiants, lors des séances restantes, des travaux préparés sous forme d'exposés.
Les séances d'apprentissage s'appuient sur un syllabus mis à disposition des étudiants. Ce syllabus est disponible chez Point de vue, Presses de l'Université de Liège, au Sart-Tilman.

Mode d'enseignement (présentiel, à distance, hybride)

Le cours est organisé en présentiel, sauf si l'évolution de la crise sanitaire (COVID 19) ne le permet plus.
Se présentant sous la forme de séminaire, les séances d'apprentissage vise à aider les étudiants à développer leur esprit d'analyse critique, comprendre les mécanismes de fonctionnement de ces pratiques à la marge.
Il s'agit donc d'un enseignement interactif. Les premières séances seront consacrées à une présentation générale par le professeur de la problématique du cours. Suivront ensuite les séances au cours desquelles les étudiants présenteront leurs exposés (éventuellement préparés en groupe) et les discussions. Une participation active des étudiants est donc nécessaire.

Lectures recommandées ou obligatoires et notes de cours

Un syllabus sera mis à disposition des étudiants.
Une bibliographie, des textes scientifiques et des documents seront remis aux étudiants.
Une liste des thèmes des exposés sera également fournie à la première séance, mais les étudiants auront la possibilité de proposer d'autres sujets, à condition qu'ils soient en rapport direct avec la problématique du cours. Le programme des exposés sera établi en collaboration avec les étudiants dès la première séance.
Lors de chaque séance, les étudiants chargés de préparer un exposé devront fournir une version écrite de leur texte au professeur et aux autres étudiants.

Modalités d'évaluation et critères

  • Exposé : 1/3 de la cote
  • Examen final oral : 2/3 de la cote
  • Pour l'épreuve finale, chaque étudiant doit préparer une note de synthèse (5 pages maximum) et venir la présenter oralement le jour de l'examen. Après la présentation orale de la note de synthèse (10 mn), des questions seront posées sur les analyses développées dans la note de synthèse mais aussi sur les autres parties du cours. L'idée est de créer un échange avec l'étudiant et, ce faisant, de mesurer l'étendue de sa connaissance du sujet.
  • La note de synthèse doit s'appuyer sur les différents matériaux (cours, syllabus, exposés, lectures personnelles) pour développer une analyse transversale des pratiques d'illégalisme et d'arrangement. Elle a pour objectif de mettre à l'épreuve de la réalité sociale les théories, les concepts fondamentaux abordés au cours et, ce faisant, permettre aux étudiants de développer une réflexion critique sur l'extension de ces pratiques.
  • Seront pris en considération dans l'évaluation de la note de synthèse, par ordre décroissant d'importance :
  • La maîtrise des contenus, la précision dans les références aux auteurs, aux théories, etc. ;
  • La dimension transversale de l'analyse : l'intégration des différentes approches, notions, auteurs, dans une réflexion cohérente et critique (l'évaluation sera plus favorable si l'étudiant a procédé à une articulation des différentes théories et expériences, plutôt qu'à une succession de constats sans lien apparent) ;
  • la finesse, la rigueur et l'originalité de l'analyse.
 

Stage(s)

Remarques organisationnelles et modifications principales apportées au cours

Contacts

Enseignant : Mohamed NACHI
Bureau R 48 (niveau 0)
Tel : 04/366.36.07 Courriel : m.nachi@uliege.be
Secrétariat :
secretariat.fass@uliege.be  

Association d'un ou plusieurs MOOCs